LES VISUELS DU CATALOGUE IKEA 2018 SONT-ILS RATÉS ? chapitre 1
Plus de 200 millions d'exemplaires distribués, le catalogue IKEA reste un enjeu énorme pour l'enseigne suédoise. Mais cette année, les visuels sont-ils à la hauteur ? On peut s'amuser et apprendre en décortiquant un peu ces images.
Chaque rentrée, l’arrivée du catalogue dans ma boîte aux lettres me fait plaisir. Je suis moins cliente maintenant mais j’y ai trouvé pas mal de choses très sympas pour aménager la maison. Donc le IKEA bashing, ce n’est pas mon style. Mais cette année, déception, rien n’attire mon attention, je ne prends pas plaisir à le feuilleter. Je m’interroge, donc. Lassée ? Plus de plan déco prévu alors plus d’intérêt ? J’y regarde de plus près et je m’aperçois que le slogan de cette édition est « Place à la vie ». Ils ont donc mis de la vie dans les visuels ! Voyons comment.
Chapitre 1 : La vie selon IKEA
Sur la couverture du catalogue, il y a 1 carafe et 4 verres, 1 plateau, 7 plantes vertes, 5 tableaux, 6 coussins et 1 plaid, 2 tables basses, 2 petites tables, 2 lampes, 11 bibelots, 3 bougies, 1 lit de poupée, un interrupteur et 1 porte ! Ceci sans compter les meubles bien sûr.
Forcément qui dit vie, dit porte et interrupteur … très important pour rendre l’ambiance réelle. Ah bon ? Disons que ça peut être un parti pris pour éviter le côté un peu factice des photos de plateau.
Examinons une autre photo choisie presque au hasard (hum hum)
A-t-on besoin de 3 luminaires devant un buffet plein à craquer et surmonté de 11 objets tellement hétéroclites et serrés qu’on ne peut pas distinguer ce que c’est ? Est-ce que la collectionnite aigüe sert le sens ? Vous avez 3 heures avant que je ramasse les copies.
Bon, la vraie question maintenant : à votre avis, ce visuel sert à mettre en valeur quel meuble ? Le fauteuil en rotin ?
Raté, c’est le canapé ! Mais il aurait été dommage d’en dégager un peu la ligne. Il faut faire vrai. Donc on a 2 tables basses, 1 plante verte, 3 coussins, 1 lampadaire. Ceci sans parler bien entendu de l’arrière plan : des tableaux jusqu’au sol et des pieds de table et une chaise à dossier à barreau pour ajouter un peu de confusion dans les lignes, ça manquait.
Je peux pas, j'ai poney !
Mettre la vie en scène par les objets, c’est une chose. Mais rien ne vaut les personnes pour donner de la vie. Et quoi de mieux qu’un bébé ? Sa maman, appelons-la Anna est une ravissante blonde. Sa copine Frida est une yoga freak. Est-ce qu’Anna peut invoquer l’exiguïté de son salon pour échapper à sa séance de yoga post-natal ? Et non ! Elle peut replier ses 2 tables de salle à manger et dérouler le joli tapis que lui a offert Frida pour qu’elle prenne soin d’elle. En avant, avec le sourire.
Aparté : quiconque a déjà réussi à faire quoi que ce soit demandant plus de 30 secondes de concentration en présence d’un bébé ayant la capacité de se déplacer gagne un cadeau Bonux.
Chapitre 1 : quel enseignement pour notre storytelling visuel ?
Nous n’avons pas tous besoin de réaliser des catalogues, heureusement ! Mais nous devons produire des images qui mettent en valeur nos produits, nos convictions, nos actions. Nous devons construire souvent un strorytelling visuel. La grande leçon, c’est le mieux est l’ennemi du bien. A vouloir trop en mettre, trop en demander (aux mères), on finit par perdre le cap. Les quelques très grands artistes que j’ai eu la chance de côtoyer étaient les plus économes de leurs moyens, le plus près de l’os, de l’essence. Et dans essence, il y a sens. A méditer avant la suite qui nous réserve des saynètes croquignolettes. A très vite pour le chapitre 2.
Et vous, qu’avez-vous vu d’autre dans le catalogue 2018 ? Des horreurs, des sujets de rigolade ou des bonnes idées ? Partagez-les !
